*La presse privée indépendante serait en danger depuis la nomination de Hamid Grine à la tête du ministère de la Communication.
El Khabar accuse Hamid Grine de vouloir «tuer la presse libre»
Le quotidien El Khabar, accuse et met en garde : «Hamid Grine, ministre de la Communication, fait pression sur les annonceurs privés afin qu’ils n’accordent plus de publicité aux journaux El Khabar et El Watan, considérés comme étant trop critiques vis-à-vis du Président et du régime.»
La presse privée indépendante serait en danger depuis la nomination de Hamid Grine à la tête du ministère de la Communication. «Il mène une campagne pour assassiner le journal», dénonce-t-il, encore. Dans son édition d’hier, le journal consacre sa une et plusieurs articles au sujet et commente sévèrement «la volonté du ministre de la Communication de détruire la presse, qui s’est opposée au quatrième mandat du président Bouteflika». Privé de la publicité publique, gérée par l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP), depuis plus de 15 ans, le journal s’offusque de cette volonté de bâillonner la presse libre, qui monte d’un cran.
Ainsi, El Khabar explique que «plusieurs annonceurs privés auraient été invités par le ministre de la Communication à commenter la situation de la presse en Algérie autour d’un café dans son bureau». Ces réunions informelles auraient été organisées, selon les sources d’El Khabar, pour «pousser certains grands annonceurs privés à ne plus octroyer de publicité au journal en contrepartie de facilités et avantages garantis par le ministère des Finances».
Hamid Grine aurait persuadé ces annonceurs qu’ils encourraient des redressements fiscaux s’ils ne répondaient pas favorablement à ses suggestions de boycotter El Khabar et El Watan. Le journal dénonce «la tentative de corruption et une grave atteinte à la liberté de la presse» et va encore plus loin, il accuse le ministre de la Communication de déprécier toute la grandeur de la fonction qu’il occupe et le qualifie de «ministre de la pub». El Khabar revendique sa liberté de ton et assure que le journal «ne fera jamais allégeance au pouvoir, malgré toutes les pressions».*El Watan-mardi 14 octobre 2014
**Le pouvoir joue sur l’asphyxie financière des journaux
Jamais depuis l’ouverture, en 1990, du champ médiatique au secteur privé, le pouvoir n’a usé d’autant de ruses pour tenter de faire taire les très rares voix médiatiques qui osent encore entonner une autre musique que la rengaine officielle. Et Hamid Grine, qui peut s’habiller du costume du ministre le plus contesté du gouvernement, en rajoute une couche en dissertant, par intermittence, des leçons sur la déontologie. L’ancien chargé de communication d’une entreprise de téléphonie mobile invente même, au passage, un nouveau concept : le «cercle vertueux» de la presse.
Alors que les journalistes et éditeurs sont habitués à l’usage des leviers publics de pression que sont l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP), les sociétés étatiques d’impression et les services des impôts, voilà qu’un nouveau segment est à présent exploité pour faire mal à des critiques que Hamid Grine assimile à de l’invective : les annonceurs privés subissent des pressions pour «savoir orienter» leurs publications.
Les pressions sur les médias ne datent pas d’aujourd’hui. Plusieurs journaux, dont certains ont disparu des étals, ont subi les foudres du pouvoir depuis 25 ans. De l’interdiction de tirage à la saisie pure et simple en passant par l’emprisonnement de certains journalistes et responsables d’édition, les pouvoirs successifs ne se sont interdit aucun procédé pour faire taire les journalistes et leurs supports. Et lors que les méthodes «classiques» ne suffisent pas, la direction des impôts devient alors le bras long par lequel le régime tente de mettre au pas tel journal ou telle publication.
De vieilles recettes
Depuis que certains journaux, notamment El Watan et El Khabar, ont investi dans l’impression et la distribution pour acheter leur indépendance et s’extraire ainsi des griffes des imprimeries publiques, le pouvoir change de méthode. En plus des pressions fiscales qui n’ont jamais cessé, il met à contribution les annonceurs privés. Certains de ces derniers n’ont d’autre choix que se soumettre au diktat du pouvoir, craignant notamment des redressements fiscaux ou des fermetures déguisées de leurs entreprises.
Même les sociétés étrangères ne sont pas en reste. «Ils nous insultent avec l’argent de vos entreprises», s’est ainsi «plaint» un personnage du régime auprès d’un ministre français en visite en Algérie. Par «insulter», l’homme évoque les informations et les enquêtes qui mettent en cause des personnalités proches du cercle présidentiel, créant ainsi l’amalgame entre l’information et l’invective. Si le ministre de la Communication ne dit pas clairement à quoi riment ces pressions, des observateurs de la scène médiatique pensent que ce chantage par la publicité vise à imposer aux Algériens un nouveau scénario politique qui serait le prolongement de l’élection présidentielle d’avril dernier. Selon Saâd Bouakba, chroniqueur au quotidien El Khabar, «on veut affaiblir les journaux critiques pour opérer la succession sans couac».
Pourtant, ajoute-t-il dans un entretien paru dans nos colonnes, «ce raisonnement est totalement faux, car si les manœuvres pour la succession se déclenchent, ce ne sont pas les journaux qui vont les accentuer ou les contenir». Le pouvoir n’a-t-il pas déjà organisé un coup de force en 2008, avant de récidiver en avril 2014 ? Rien n’indique qu’il ne refera pas le coup.*Ali Boukhlef-El Watan-05.11.2014
**La classe politique condamne
Face à la décision du ministre de la Communication d’utiliser la publicité comme moyen de pression, les partis politiques craignent une volonté d’étouffer la liberté de ton de certains journaux.
Pour la première fois, un ministre de la Communication en exercice a décidé d’orienter le choix des annonceurs. Dans une tentative de conceptualiser une démarche de mise au pas de certains quotidiens, Hamid Grine a dégainé le concept de «cercle vertueux», censé donner une couverture éthique à une démarche politique qui s’apparente plus à de l’intimidation et à du chantage. Cette situation inquiète les partis politiques, qui redoutent la volonté du clan présidentiel de mettre en place les instruments pour contrôler une presse frondeuse au bénéfice de médias «qui n’attaquent pas», comme le déclarait dernièrement le ministre sur un site d’information en ligne.
Pour Abdelaziz Belaid, président du parti El Moustakbal, la démarche du ministre, qu’il surnomme le «ministre de la publicité», est clairement destinée à neutraliser toute forme d’information qui ne soit pas en faveur du pouvoir. «Nous assistons à une tentative d’intimidation de la part du pouvoir, avec la volonté de mettre à genoux les journaux qui dérangent.» Pour le candidat à la dernière présidentielle, «cette démarche est en contradiction avec la Constitution qui garantit la liberté d’expression».
Cette volonté d’intimidation fait craindre le pire, pour Athmane Mazouz, chargé de la communication du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), pour qui «le chantage à la publicité est une volonté délibérée de tuer la liberté d’expression et la liberté de la presse». Même constat chez Sofiane Sekhri, porte-parole de Jil Jadid, qui relève la gravité des propos du ministre : «Les déclarations du ministre sont graves et dangereuses. Quand un ministre de la République en vient à conseiller aux annonceurs de ne pas choisir certains médias, on est face à une tentative d’ingérence dans des affaires purement commerciales entre un journal et un annonceur, qui ne sont pas du ressort du ministre.»
Pour Sofiane Sakhri, cette politique est destinée à tuer «une certaine forme de presse au profit d’une presse de complaisance». Ce qui fait dire à maître Salah Dabouz, président du bureau national de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), que le pouvoir cherche à contrôler l’information : «Nous sommes dans la logique que quand les choses ne sont pas dites, elles n’existent pas.» Le président de la LADDH relève la stratégie des autorités de pousser les journaux à une «certaine forme d’autocensure comme condition pour continuer à bénéficier de la publicité».
«Face à la crise économique qui se dessine avec la chute du prix du pétrole et la période de transition que nous vivons, le pouvoir ne veut pas de journaux qui tirent la sonnette d’alarme et alertent les Algériens sur ce qui les attend», estime Moussa Touati, président du Front national algérien. «Il veut pouvoir contrôler l’information au moment où les clignotants sont au rouge.»
Même Saïd Bouhadja, porte-parole du FLN – qui précise que ses propos sont tenus à titre purement personnel – trouve qu’un ministre de la République n’a pas pour vocation de s’immiscer dans les choix des annonceurs : «Le ministre de la Communication n’a pas à s’ingérer dans ce genre d’affaire.» Et d’ajouter que «la répartition de la publicité ne doit pas prendre en compte les orientations éditoriales des journaux. Elle doit être distribuée équitablement, entre tous les titres de la presse. C’est un gage de démocratie.»*Salim Mesbah-El Watan-05.11.2014
*Nasreddine Lezzar. Avocat, ancien président du TAS, spécialiste de l’arbitrage international
«Le système veut acheter les âmes, les plumes et les lignes éditoriales»
-Le ministre de la Communication, Hamid Grine, vient de faire endosser publiquement au gouvernement l’entreprise de mise à mort programmée de titres de la presse libre. Il vient de lancer un appel, assorti de menaces, en direction des opérateurs privés nationaux et internationaux pour couper la publicité aux journaux récalcitrants. Comment, dans les milieux d’affaires, est perçue cette décision ?
«Un journal qui diffame l’Etat n’aura pas la publicité de l’ANEP.» La phrase sibylline, péremptoire, découle en toute logique d’une circulaire de sinistre mémoire, faisant injonction aux entreprises publiques de confier leur portefeuille publicitaire à l’ANEP. Cette décision a créé des dysfonctionnements énormes dans la parution des annonces qui vont du choix de supports inappropriés – un appel d’offres relatif à l’acquisition de matériel hautement technologique publié dans Planète sport – à des placards relatifs à des marchés publics parus longtemps après les délais de soumission avec tous les dégâts directs et collatéraux que cela cause. Cette agence publique avait pour instruction, écrite ou non écrite, de favoriser les journaux du secteur public ou politiquement affiliés. Le système est fidèle à lui-même, cohérent dans sa démarche de vouloir tout régenter tout soumettre. Il veut acheter les âmes, les plumes et les lignes éditoriales.Maintenant, un autre palier dans le crescendo de la censure et de l’intimidation est atteint en ciblant justement les opérateurs privés. Ceux-ci, qui avaient cassé le monopole public, sont menacés de représailles, sans dire lesquelles, mais elles sont multiples. Elles vont de l’exclusion des marchés publics aux redressements fiscaux en passant par les embûches administratives et bureaucratiques.
-Ces manœuvres interviennent dans un contexte de vide juridique, incompréhensible mais voulu, marqué par l’absence conjointe d’une loi sur la publicité et d’un organe indépendant de régulation de celle-ci. Le ministre revient plusieurs fois, dans son interview (à TSA, ndlr), sur l’éthique comme critère de distribution de la manne publicitaire. Moralisation bien ordonnée commence par soi-même.
L’éthique commence par laisser l’annonceur choisir son support publicitaire. J’ai noté, ahuri, une phrase dans l’interview du ministre : «La démarcation, pour nous, se fait sur le plan éthique. Un journal à fort tirage qui diffame, manipule et insulte est dangereux pour le lecteur, pour la sécurité publique ainsi que pour la stabilité du pays.» J’ai peine à croire que j’ai bien lu. Le pouvoir récupère et le pouvoir absolu récupère absolument.*Mohand Aziri-El Watan-05.11.2014
**Le pouvoir cible la presse libre
Le ministre est décrit comme un personnage éructant l’ambition démesurée. «Il est sans foi ni loi et il est capable de marcher sur des cadavres pour atteindre ses objectifs», confie un de ses anciens collègues.
Message aux opérateurs privés, qu’ils soient nationaux ou internationaux : choisissez bien votre support, ne brouillez pas votre image en l’associant aux journaux qui diffament, quel que soit leur tirage.» Pathétique appel à censure concertée d’un ministre de la Communication, Hamid Grine en l’occurrence, ne craignant ni le ridicule de l’entreprise ni la honte infligée à l’Etat républicain, contraint désormais d’endosser publiquement la mise à mort programmée de titres indépendants de la presse nationale. «C’est un nouveau palier, estime Nasredine Lezzar, qui vient d’être atteint dans le crescendo de la censure et de l’intimidation.» Pour ce juriste, spécialiste de l’arbitrage international, l’objectif d’un tel appel est clair : instiller un climat de peur au sein des annonceurs.
Prélude à une reconfiguration du paysage médiatique
«Les opérateurs privés, dit-il, qui avaient cassé le monopole public, sont menacés de représailles, sans dire lesquelles, mais elles sont multiples. Elles vont de l’exclusion des marchés publics aux redressements fiscaux en passant par les embûches administratives et bureaucratiques.» Ces manœuvres, fait-il observer, interviennent dans un contexte de vide juridique «incompréhensible mais voulu», marqué par l’absence conjointe d’une loi sur la publicité et d’un organe indépendant de régulation.
Pour H’mida Layachi, dont les deux journaux (Algérie News et Djazaïr News) avaient été les premiers à subir les foudres de Hamid Grine et de ses parrains au pouvoir, il s’agit là incontestablement du prélude à une reconfiguration du paysage médiatique ; d’une «fatiha malsaine qui est en train d’être récitée où aucune voix discordante ne devrait subsister». «Jusqu’il y a peu, dit-il, aucun responsable n’avait voulu assumer la responsabilité de ces intimidations et pressions. Maintenant, c’est fait. Aujourd’hui, c’est bas les masques. Nous sommes bel et bien en présence d’une décision politique d’interdiction. Et les arguments économiques de la commercialité invoqués par le gouvernement se sont désormais effondrés. C’est une interdiction politique exécutée à visage caché.»
Pour le journaliste, le «scénario caché» qui ne dit pas son nom vise «à reproduire le régime unidimensionnel des temps révolus où expression, presse libre, débat public n’ont pas leur place». Après les pressions et intimidations judiciaires, la clochardisation de la presse, l’ouverture sous contrôle de l’audiovisuel, c’est le chantage à la publicité. C’est là, explique-t-il, la conséquence de cette «alliance contractée entre les noyaux constitués d’hommes d’affaires, de barons de l’informel brassant l’argent sale et le noyau du système Bouteflika, ses hommes et proches parlant en son nom».
Pour les cinq prochaines années de ce 4e mandat présidentiel, Layachi s’attend à une évolution «à l’égyptienne» du paysage médiatique. «Ce dernier ressemblera à celui prévalant en Egypte avant la chute de Hosni Moubarak», anticipe-t-il.
«Mais qui est ce Hamid Grine ? Ana semitou (c’est moi qui l’ai nommé) ?» Le commentaire, jure une source gouvernementale, est celui d’un président Bouteflika intrigué par les gesticulations de l’illustre inconnu.
Le ministre est décrit comme un personnage éructant l’ambition démesurée. «Il est sans foi ni loi et il est capable de marcher sur des cadavres pour atteindre ses objectifs», confie un de ses anciens collègues. Le président Bouteflika pouvait-il rêver meilleur exécutant, lui dont la haine et le mépris à l’égard de la presse de son pays sont homériques ?
Ali Yahia Abdenour, lui, ne se trompe pas de cible. Le défenseur des droits humains, ancien président de la ligue éponyme (LADDH), braque ses projecteurs sur la «dictature de Bouteflika». «En avril 1999, Bouteflika a pris le pouvoir, ensuite tous les pouvoirs. Il a réussi a soumettre l’armée, maintenant il s’en prend au dernier rempart : la presse libre», résume-t-il. L’avocat exhorte les Algériens à se mobiliser pour défendre «non seulement la presse libre, mais leur propre liberté d’expression plus que jamais menacée».
Exil doré
Dix ans d’exil doré au royaume de Sa Majesté le roi du Maroc. L’homme qui se gargarise aujourd’hui d’éthique, de déontologie a choisi, en 1993, la fuite au combat mené par les meilleurs d’entre les professionnels de la presse : Djaout, Mekbel, Ourtilane (suit longue liste) exécutés froidement par leurs tueurs de tous acabits. «En 1994, rappelle une de ses vieilles connaissances, alors que des Algériens étaient expulsés du Maroc suite à la fermeture de la frontière, notre ministre était nommé rédacteur en chef d’un média propriété du makhzen.» Arrivé en mai 2014 à la tête du ministère, l’homme, en éléphant dans un magasin de porcelaine, a juré de mettre au pas la presse critique. «’Je vais les mater, car je les connais tous’, c’est comme ça qu’il parlait», témoigne un de ses anciens collègues à Révolution africaine auquel il a collaboré à la rubrique sportive.
Diplômé de sociologie de l’université d’Alger, attaché de presse à Djezzy (Orascom Télécom Algérie) dont il «gérait» la fabuleuse cagnotte de la publicité, Hamid Grine a défendu bec et ongles son ex-patron, Tamer El Mahdi (ancien PDG de Djezzy) et couvert sa retraite. Soupçonné d’organiser la fuite de capitaux de l’entreprise, Tamer a réussi à quitter le pays. «Il était clair qu’il n’avait rien d’un journaliste transcendant», dixit Kamel Bouchama, diplomate et ancien ministre, qui se souvient du passage de Hamid Grine au ministère de la Jeunesse et des Sports dont il était le titulaire. Il se souvient également d’un des premiers ouvrages édités par Grine : L’Almanach des sports individuels algériens, plagié à partir de travaux réalisés par les services du MJS. «Pour un pouvoir chancelant, tous les moyens sont bons pour se maintenir», conclut Bouchama. Grine y compris !*Mohand Aziri–El Watan-04.11.2014
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Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir
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*Les journalistes de la télévision algérienne se révoltent
ils ne veulent plus du statut de journalistes fonctionnarisés!
Les journalistes de la télévision algérienne viennent de monter au créneau pour réclamer l’ouverture de ce média lourd à la société et de s’inscrire dans la dynamique de développement de l’audiovisuel privé.
Dans un communiqué rendu public cet après midi de lundi, à l’occasion du 52ème anniversaire du recouvrement de la souveraineté sur l’ex RTA, la section syndicale des journalistes de l’EPTV a exprimé sa colère face aux conditions d’exercice de leur métier.
Tout en exprimant leur satisfaction de ce que le secteur de l’audiovisuel connaisse une ouverture, ils s’interrogent sur l’avenir de l’entreprise publique de télévision «compte tenu de la situation difficile qu’elle vit».
Et aux professionnels de l’ENTV de sérier un chapelet de carences, de subjectivité et autre censures qui rythment leur travail. Le collectif souligne ainsi le «repli» de la télévision sur elle-même au moment où le secteur de l’audiovisuel «connaît une grande ouverture sur la société».
Ils pointent aussi l’absence de «cadre juridique et législatif» devant régir le fonctionnement des cinq chaînes de télé publiques. Une situation qui se répercute négativement sur l’entreprise mère depuis des années et qui a renforcé a «centralisation excessive de la décision».
Les journalistes mettent en évidence le «flou» et la «duplicité» dans le traitement des questions posées sur la scène nationale. Pour eux, la télévision fait exactement le contraire de ce que commande le service public.
Où est le service public ?
Les journalistes de la télé, ne manquent pas de souligner la «domination de l’appareil administratif et bureaucratique», dans tout le travail de l’entreprise qui est d’abord censé être celui de l’information et de la communication».
La section syndicale de la télévision nationale va plus loin en dénonçant l’absence de «toute vision d’avenir» et «d’objectifs» assignés à l’entreprise au même titre que les autres entreprises publiques du secteur comme l’APS et les journaux publics.
Plus généralement, le long communiqué des journalistes de la télévision témoigne du grand malaise qui couve dans cette entreprise que le ministre de la communication couvre de tous les superlatifs.
C’est la première fois que les journalistes de la sacro-sainte ENTV prennent leurs plumes non pas pour rapporter les communiqués des administrations publiques mais pour dénoncer leur statut de journalistes fonctionnarisés.*Par Rafik Benasseur | 28/10/2014 |algerie1.com/
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